Sous le sable, la marche, 2019, Color Video 15'36", (see video extract)
photography: 78x120 cm
frieze: 19,4x302 cm
Cet ensemble (photographies et vidéo) fait référence à un événement dans l’histoire de la décolonisation de la Côte d’ivoire qui s’est déroulé en 1949. Ce travail est le résultat de recherches dans différentes archives et s’inspire de la publication de l’historienne Henriette Diabaté. En 1949, environ 2000 femmes marchent d’Abidjan vers Grand Bassam pour réclamer la libération de prisonniers politiques retenus dans la prison. Ces prisonniers, leaders des mouvements de décolonisation ont entamé une grève de la faim pour inciter les autorités françaises à les juger devant un tribunal.
La frise représente le trajet du sable de Grand Bassam à Paris. L’artiste a délégué les prises de vue aux différentes personnes qui ont permis le transport du sable. Le sable vient ici nous rappeller le trajet que les femmes ont réalisé en passant par la plage pour éviter les autorités françaises. En faisant venir le sable à Paris et en le collant sur une photographie tirée des archives du journal l’Humanité, l’artiste soulève la question du partage de la Mémoire. Cet événement peu connu en France vient compléter un récit de l’histoire souvent énoncé du point de vue de l’Europe. La vidéo mélange des archives de la télévision ivoirienne et des images contemporaines, tournées par l’artiste, pour proposer un récit où les femmes prennent part activement à la vie politique de leur pays. Edith Roux réactive un événement historique et met en question certains préjugés sur la position de la femme ivoirienne dans la société d’hier et d’aujourd’hui.